Prix Goncourt en 1984, L’Amant permet à l’auteur de retracer sa jeunesse indochinoise. Dès le début, le contraste est saisissant entre l’auteur, âgée, au « visage dévasté » et l’image obsédante d’elle, à quinze ans, sur le bac du Mékong. Cette image absolue réapparaît tout au long de l’œuvre et cristallise autour d’elle toute la puissance du premier amour. Car, comme le titre l’indique, le récit se concentre autour de cette première expérience, de ce premier franchissement des limites. Cet amant bien plus âgé et plus riche que la jeune fille de quinze ans, ce Chinois revenu de Paris, devient peu à peu la seule issue de secours pour la jeune Marguerite qui entretient des relations conflictuelles avec sa mère, son grand-frère et qui est affligée par la perte de son petit frère. Cette plongée dans la famille de la jeune fille montre qu’elle a avant tout le souci de s’en sortir, quitte à choquer, à outrepasser les règles et à passer pour une prostituée.Peu à peu, la richesse du Chinois pousse la famille à accepter cette relation pour le moins inhabituelle. Et la comédie dure … jusqu’au retour en France, jusqu’à la séparation.